mercredi 18 septembre 2024

Pélérinage de Valchevrière 2024: Pour les 80 ans du Maquis du Vercors

 

      

      COMBATTRE LA LEGENDE PAR LA RECHERCHE DE LA VERITE EN HISTOIRE

 

Double pari qu’une conférence : un véritable défi à relever qui ne peut se jouer que seule contre tous,

 

     À l’occasion d’un pèlerinage pour les 80 ans des combats pour la victoire dans le maquis du Vercors à Valchevrière, le 8 Septembre 2024.

 

I.               LE PARADOXE

 

L’enjeu est de taille : celui d’une Église bafouée par le laïcisme depuis 1945, grâce à la propagande allemande de l’époque, reprise par eux, après 15 siècles d’hégémonie : prouver, grâce aux archives allemandes, ouvertes après 50 ans, celles du Saint Siège ouvertes en 2020, celles du Diocèse de Grenoble -Vienne dans la zone sud, celles de la Paroisse de La Croix de Valchevrière, que le Pape, loin d’être indifférent au conflit de la deuxième guerre mondiale, était le pire ennemi d’HITLER, selon les propres dires de ce dernier, dont la stratégie pour soumettre la France, consistait à piéger la hiérarchie de l’église catholique, à la soumettre à la force du harcèlement subi par le Nonce, représentant du Pape dans chaque pays, les cardinaux, les archevêques, les évêques de France, dans la zone nord, plus fortement qu’en zone sud, dite libre jusqu’en 1942, prouver que l’Eglise était complice du gouvernement du Maréchal Pétain !

   La propagande allemande n’a cessé de marteler cela durant 4 ans, si bien que 80 ans après, dans nos campagnes, elle est encore active, lorsqu’on affirme le silence complice de l’Église, confondant, malgré les lois de séparation de l’église et de l’état de 1905, silence et neutralité …

 

 

   Comment confondre un monstre, décidant après la conférence de Wanzee en Janvier 1942, le génocide de 6 millions de Juifs sur 11 millions ? Combattre ouvertement ou le contourner ?  C’est ce qu’a fait l’Eglise, en arborant une attitude discrète en apparence, pour refuser un concordat, comme en Allemagne, qui relie le politique à la dictature et soumet l’Eglise de France à la dictature nazie. 

« Le Pape le savait ! », dit-on. Le Pape connaissait le projet de génocide ; c’est vrai, car le chimiste Kurt Geister avait rencontré le Nonce d’Allemagne pour avertir le Saint Siège.

 

   L’Église a choisi de combattre la Haine et la guerre par la manifestation de l’Amour du Christ : multiplier les filières de sauvetage de la population des Juifs sacrifiés pour fuir aux U.S.A., les réunir, les organiser, les mettre en réseau avec celles de la Résistance et de Combat, avec la même stratégie montante et payante car partant de la base des maquisards et des prêtres, vers la hiérarchie des responsables, religieux, militaires et politiques, pour faire grandir l’hydre qui, seule, pouvait prendre Hitler  et sa propagande dans les mailles de son filet :

LA VERITE, même 80 ans après, avec la prise en compte, en HISTOIRE de tous les points de vue, même le point de vue religieux, sous le regard de Jésus qui les connaît tous !

 

 

II.              « COMBATTRE LA HAINE »

 

 

   Les faits ! Rien que les faits ! Et les sources croisées, pour éviter un récit univoque, récit passionné, partisan qui rallume les guerres d’opinions. Pour cette raison, mon propos ne sera qu’une argumentation que je souhaite la plus neutre possible sur 

« L’Église, dans le maquis, la Résistance et la Libération. »

1 On parle de silence de l’Église, mais les archives allemandes révèlent le point de vue d’Hitler sur le Pape ; celui-ci ne serait pas ennemi des Nazis s’il était neutre ! Le Pape aurait-il agi contre Hitler ?

2 Le Saint Siège a fait connaître son refus des « lois raciales », de « l’idolâtrie » et par une Encyclique : la primauté des droits de la personne sur les droits de l’État ;

3 L’archevêché de Grenoble était favorable au refus du S.T.O.

4 L’Église de France subissait un chantage aux nominations des évêques et aux subventions des écoles privées…

5 Les Nazis se servaient des Décrets du Moyen-Âge contre les Juifs, en référence à la Bible.

6 Les Nazis surveillaient, étouffaient les moindres réactions de l’église catholique ; le maréchal Pétain mentait aux responsables protestants pour diviser l’Église.

7 La propagande visait à discréditer l’église catholique, complice du gouvernement.

8 Les Nazis feignaient d’ignorer les lois de séparation de l’église et de l’état en France.

9 La réponse stratégique de l’église catholique a été la discrétion, dans son rapprochement avec les autres églises protestantes et juives, pour aménager en secret, des zones- refuge en France, tandis que les autres Juifs d’Italie et de Hongrie étaient protégés par le Pape jusqu’à la démission de Mussolini en Juillet 1942.

10 Le Nonce français refuse de cautionner la politique allemande.

11 Le Nonce allemand révèle au Pape Pie XII les confidences du chimiste Kurt Geister sur le gaz Zyclon B utilisé dans les chambres à gaz des camps d’extermination de 6 millions de Juifs…

12 Mgr FELTIN mesure le risque, de protestations seulement voilées de l’Église, pour la postérité et les inévitables accusations de complicité de l’Église qui en découleraient.

13 Les cardinaux, les archevêques et les évêques ont résisté différemment en zone occupée au nord de la France coupée en deux et au sud dans la zone dite  «  libre », avec des périodes solidaires ou divisées entre Suhard à Paris et Gerlier à Lyon. L’évêque de Toulouse, Mgr Saliège, invite à mentir s’il le faut ! Certains invitent les prêtres à être libres de parler et/ou de s’impliquer.

14 L’église catholique a donc ses héros elle aussi : l’abbé Gagnol à Vassieux, Magnet à La chapelle en Vercors, Yves Moreau de Montcheuil à la grotte de La Luire, l’abbé Cahière à Villard de Lans.

15 L’église catholique , institution hiérarchique, a eu ses victimes, elle aussi et ses réseaux, comme ceux de la Résistance : SION, 6IEME,ANDRE, DUBOUCHAGE, GAREL…

16 La désobéissance des prêtres aux évêques n’a d’égale que la désobéissance civile prônée et vécue dans la résistance au S.T.O. instauré par les Nazis en 1942.

17 L’église a donc agi, secouru, caché les Juifs à tous les niveaux de sa hiérarchie catholique : Pape, cardinaux, archevêques, évêques, curés, prêtres, aumôniers…

18 La stratégie de l’Église de France résistante s’est imposée de la base au sommet, comme celle des maquisards aux chefs militaires et civils, venus rejoindre le maquis :

Ne rien dire pour ne pas provoquer pire,

Agir en cachette (comme les maquisards) : cacher, subventionner les Justes,

Désobéir (comme eux) : exemple de la lettre de Mgr Saliège de Toulouse, portée par les femmes aux particuliers, en cachette du Préfet,

- Se rapprocher des autres églises, comme tous les mouvements de la Résistance, petit à petit,

Se coordonner en réseaux, comme les résistants, en filières,

Ouvrir les caches, congrégations, couvents pour protéger les Juifs,

S’informer les uns les autres, malgré l’interception des courriers, même vers le Pape avec 2 mois de retard…

 

   Seul JESUS est « le chemin, la vie et la VERITE » ;

Celle-ci englobe tous les points de vue, sans passion, dont celui-ci !

 

 

   III LE SILENCE DE L’EGLISE de 1940 à 1945 ou

La miséricorde n’est ni le jugement, ni la guerre

 

 

1 Le silence de l’Église de France, peut être dû, dans le premier temps de la guerre, à la loi de séparation de l’église et de l’état de 1905, qui empêche l’église de se mêler de politique, contrairement à son statut en Allemagne ;

2 Le silence de l’Église témoigne de sa peur d’être réduite au concordat qui lie le religieux et le politique en Allemagne ;

3 Le silence de l’Église trahit sa peur de perdre son indépendance dans la nomination de sa hiérarchie et celle de perdre les subventions du gouvernement Pétain aux écoles privées ;

4 Le silence de l’Église de France a suspendu toutes les relations entre ses membres surveillés, de peur de la délation (mensonge de Pétain aux protestants sur les interventions catholiques auprès de lui) ;

5 Le silence de l’Église ne veut pas dire qu’elle consent, selon l’adage « Qui ne dit mot consent », mais qu’elle réprouve, car le silence peut être une parole qui désapprouve ;

6 Le silence de l’Église équivaut au refus de la guerre et de la compromission ;

7 Le silence de l’Église correspond à sa discrétion volontaire, quand elle refuse de se mettre en avant ;

8 Le silence de l’Église lui permet de maintenir la tension des Allemands sur elle, résistante et de supporter la pression des nazis qui veulent la réduire à l’obéissance, voire à la collaboration ;

9 Le silence de l’Église fait le jeu de la propagande nazie, qui la rend complice du régime pétainiste, au risque de se retourner contre elle, dit Mgr FELTIN ;

10 Le silence de l’Église est une opinion distillée durant 4 ans dans la guerre et martelée par les laïcistes aujourd’hui, pour l’écraser ;

11 Les laïcistes renvoient l’Église de France à l’image d’elle-même, à l’époque : celle qui juge les Hommes et fait la morale à la messe depuis des millénaires ;

12 Les laïcistes enferment l’Église de France dans une représentation séculaire de juge de la société ;

13 Les laïcistes retournent cette vision de l’Église pour la juger à leur tour et la condamner à jamais pour qu’elle disparaisse petit à petit ;

14 La seule défense efficace pour l’Église est d’arborer les preuves par ses actes, plutôt que par des paroles ; d’où l’aide aux Juifs en France : fuite, cache, soutien, sauvetage…) ;

15 Le prétendu silence de l’Église est ainsi contredit par ses actes : ouverture des zones -refuge, filières, aide financière par la charité, dons du Pape, colis aux prisonniers des camps ;

16 Ce silence de l’Église parle plus fort dans l’Histoire que toute déclaration : 75% des Juifs de France ont été sauvés ;

17 Les membres de cette Église, eux-mêmes, ont témoigné par leurs actes pendant la guerre dans le maquis : Allemands qui épargnent la chapelle de Valchevrière, sauvent, libèrent des prisonniers dénoncent le gaz, trahissent leur armée nazie ; curés et hiérarchie qui s’impliquent comme Gagnol, secourent comme Magnet, soignent comme Y de Montcheuil, soutiennent comme l’abbé Cahière à Villard de Lans,  cachent comme Joannès Vincent à Corrençon en Vercors isèrois, se battent comme l’abbé Pitavy en Vercors drômois ; maquisards qui révèlent leur foi comme Marc Serratrice du camp 3 à Autrans ( Gève et Carpeaux) ; Justes déclarés ou payés  et non déclarés parmi les religieux ;

18 Plus que les paroles et les œuvres de l’Église de France, ce sont LA FOI et La CONFIANCE qui perdurent au-dessus de tout, dans les camps ( Minna, Père Kolb, récit d’un Juif dans « MAUS »)

 

 

Conclusion : L’AMOUR de DIEU est plus grand que la violence de ce monde ; Il est notre Espérance de Paix (cf.  Magnificat de Septembre 2024 page 208)…

 

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